“Base terroriste d’Alidougou (Burkina Faso) détruite. 08 terroristes tués, 24 suspects interpellés au BF (Burkina Faso), 14 en C.I (Côte d’Ivoire) mis à la disposition des services de renseignements”, selon des informations transmises à l’AFP par l‘état-major de l’armée ivoirienne.
“Plusieurs armes, munitions, clés USB, téléphones portables” ont également été “saisis sur la base d’Alidougou”.
L’armée souligne que “la zone est sous contrôle” et évoque la “satisfaction des deux états-majors” et les “excellents résultats obtenus grâce à la parfaite coordination entre les deux armées” lors de l’opération “Comoé”, du nom du fleuve qui traverse les deux pays.
Cette opération, présentée comme une première samedi par les états-majors, s’est déroulée au nord-est de la ville de Ferkessedougou (Côte d’Ivoire) et au sud de Banfora (Burkina).
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Des combats ont notamment eu lieu dans la zone des villages de Tinadalla et Diambeh, au nord de Kong (nord-est, ville de la famille du président Alassane Ouattara), près de la frontière burkinabè, selon des habitants de la région rencontrés par un journaliste de l’AFP. Ceux-ci font état d’une forte présence militaire dans le secteur.
D’après un habitant de Tindalla, des hommes suspects étaient présents dans la zone depuis plus d’un mois, allant et venant d’un côté et de l’autre de la frontière burkinabè.
L’armée ivoirienne assure qu’“aucune base terroriste n’existe sur le territoire ivoirien” mais note que celui-ci “a peut-être pu servir de zone refuge lors des précédentes offensives” de l’armée burkinabè.
Samedi, une source sécuritaire burkinabè avait toutefois indiqué que toute l’opération s‘était déroulée en “territoire ivoirien”.
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Un soldat burkinabè blessé pendant l’opération a été hospitalisé à Korhogo (nord de la Côte d’Ivoire), a dit un militaire burkinabè à un journaliste de l’AFP à Korhogo.
“Les deux armées se sont rassemblées. Il n’y a plus de possibilité de s’échapper. C’est cela qui nous a permis d’avoir des résultats tangibles. Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. C’est une première mais je peux vous assurer que ce ne sera pas la dernière”, a affirmé à la presse le chef d‘état-major burkinabè, le général Moïse Miningou, à l’issue d’une rencontre vendredi avec son homologue ivoirien en Côte d’Ivoire.
“Il est nécessaire pour nous de nous unir pour faire face à la menace. Eux (les terroristes), ils ont réussi à le faire. Ils arrivent à se solidariser entre groupes armés terroristes. Si nous ne le faisons pas, évidement, on perdra la guerre”, a commenté le chef d’état-major ivoirien, le général Lassina Doumbia.
L’opération a toutefois connu un raté avec l’arrestation du chef d’escadron de la gendarmerie de Kong, pour avoir communiqué à un civil des informations confidentielles au sujet de l’opération, selon des éléments de l’enquête. Ce qui a “sans doute” permis à certains jihadistes de s’enfuir, selon une source sécuritaire.
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La présence de jihadistes au nord du parc national de la Comoé avait été détecté depuis plus d’un an. Selon des sources sécuritaires, il s’agissait de militants opérant au Burkina, qui venaient chercher refuge du côté ivoirien de la frontière.
Le Burkina fait face à des attaques jihadistes qui ont fait près de 900 morts depuis 2015. Des sources sécuritaires ont affirmé à l’AFP dimanche que 13 “jihadistes” avaient été tués samedi lors d’un “accrochage” avec l’armée dans le nord du pays. Vendredi, une attaque a fait trois morts dont un soldat dans l’est.
La Côte d’Ivoire a été touchée le 13 mars 2016 par une attaque jihadiste : des assaillants avaient ouvert le feu sur la plage dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan, faisant 19 morts. Les autorités ont affirmé avoir déjoué plusieurs tentatives depuis.
Plusieurs attaques jihadistes ont eu lieu près de la frontière, côté burkinabè, jamais côté ivoirien. La zone frontalière ainsi que la zone nord-est de la Côte d’Ivoire sont déconseillées aux voyageurs par le ministère français des Affaires étrangères.
Les violences jihadistes touchent le centre du Sahel, et se sont soldées par 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.