«Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l'état», a déclaré Jean-Yves Le Drian sur la radio RTL, en déplorant des «entraves» croissantes à la mission des «forces européennes, françaises, internationales». «On ne peut pas rester comme cela (...). Il est clair que la situation en l'état ne peut pas perdurer», a-t-il insisté, sans toutefois dire s'il envisageait un retrait de la force française Barkhane du Mali.
«Ce n'est pas uniquement une décision française, c'est une décision collective et nous avons engagé dès à présent des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation», a-t-il ajouté.
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La France a déjà réarticulé son dispositif en 2021 au Mali, en réduisant sa présence militaire dans le nord et en mettant en avant le groupement de forces spéciales européennes Takuba, créé à son initiative. Les relations ne cessent toutefois de se dégrader entre les Européens et la junte malienne qui a fait appel au groupe de mercenaires russes Wagner et a demandé aux forces danoises, engagées dans Takuka, de quitter le pays.
Le chef de la diplomatie française a insisté sur la nécessité de poursuivre la lutte antijihadiste dans la région, en relevant que la menace s'étendait jusqu'aux pays du golfe de Guinée. «Il faut poursuivre le combat contre le terrorisme (...). Il s'est diffusé dans toute la région, il n'est pas uniquement présent au Mali», a-t-il souligné, avant d'ajouter: «Il faut nous organiser pour continuer à combattre le terrorisme avec tous ceux qui veulent bien le combattre avec nous».
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Le Drian a aussi dénoncé les propos d'un haut responsable de la junte malienne qui avait invité jeudi la ministre française des Armées Florence Parly à se taire. «C'est indigne parce que Mme Parly est la ministre des Armées de la République Française, de cette même République qui a mobilisé ses propres soldats pour aller permettre au Mali de garder sa liberté, sa souveraineté», a-t-il asséné.
«Il y a eu des morts français pour la liberté du Mali. Se faire traiter comme cela par des responsables maliens est vraiment indigne», a insisté Jean-Yves Le Drian, qui était ministre de la Défense lorsque la France s'est engagée au Mali en 2013. Depuis cette date, 53 soldats français sont morts au combat au Sahel, le dernier en date samedi.