Vidéo. Coronavirus. Afrique: voici les recommandations de l’OMS, et les faux remèdes à éviter

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Le 16/03/2020 à 15h46, mis à jour le 16/03/2020 à 16h09

VidéoDes remèdes sont proposés ici et là pour contrer la propagation du coronavirus. Certaines de ces suggestions peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé des patients. L’OMS est catégorique: point de remède au Covid-19 pour le moment, contrairement à ce que prétendent des charlatans.

Le nombre de malades du Covid-19 à travers le monde ne cesse de croître, et selon les dernières estimations de l'Organisation Mondiale de la santé (OMS), la barre des 165.000 cas confirmés a été franchie. 

En Afrique, désormais une trentaine de pays sont touchés par le coronavirus et le nombre de cas confirmés dépasse les 400 pour une dizaine de morts. 

Face à cette situation, il faut souligner que pour le moment, il n’y a pas de remède à ce qui est désormais considéré comme une pandémie par l’OMS. Devant la multiplication des annonces de médications miraculeuses, l'organisation onusienne avertit que pour le moment, aucun vaccin et aucun remède n’est disponible pour contrer le coronavirus.

En conséquence, ses experts estiment que le meilleur moyen de freiner la propagation du virus reste le respect des conseils d'hygiène, regroupés autour de 5 grandes mesures à déployer parmi les populations dans l'ensemble des pays touchés par cette pandémie. 

Il faut donc:

- se laver les mains avec du savon, ou avec une solution hydroalcoolique: cette règle élémentaire d’hygiène permet de neutraliser la présence du virus sur les mains.

- Eviter les contacts rapprochés en respectant une distance d’au moins un mètre avec les personnes malades, afin d‘éviter d’inhaler le virus lorsque ce malade tousse ou éternue.

- Ne se toucher ni les yeux, la bouche ni le nez, avant d’avoir bien lavé ses mains avec du savon ou avec une solution hydroalcoolique.

- Se couvrir la bouche avec le pli du coude ou avec un mouchoir qu’il faut ensuite jeter dans une poubelle à chaque fois qu’on éternue ou qu’on tousse, et se laver par la suite les mains avec du savon ou avec une solution hydroalcoolique;

- Avoir recours à un médecin en cas de symptômes comme de la fièvre, une toux et des difficultés respiratoires.

Toutefois, ces recommandations de l’OMS coexistent, sur les réseaux sociaux, avec une prolifération d’annonces portants sur des remèdes qui soi-disant permettraient de guérir ou de se prémunir du Covid-19. .

Alors que les grands laboratoires du monde entier se sont engagés dans une course contre la montre pour trouver un remède et un vaccin contre le coronavirus, des charlatans et des plaisantins assurent que certaines plantes ont des pouvoirs de guérison de la maladie.

Il en est ainsi de l’ail, qui, selon certains, mis à bouillir dans de l’eau permettrait de guérir un patient malade du Covid-19. Ce faux remède s'est répandu comme une traînée de poudre et dans certains pays, la demande en gousses d'ail a grimpé et le prix de l'ail a littéralement explosé. C'est par exemple le cas de la Tunisie, où le prix du kilo d’ail est passé de 6 dinars à 24 dinars et s'est même vendu jusqu’à 50 dinars dans certaines régions du pays.

Cette situation a poussé les experts de l'OMS à publier de nouveaux messages de sensibilisation aux populations, pour que les habitants se méfient de la propagation de ces allégations mensongères. L'OMS spécifie donc clairement que «l’ail est un aliment sain, qui peut avoir certaines propriétés anti-microbiennes. Cependant, rien ne prouve, dans le cadre de l’épidémie actuelle, que la consommation d’ail protège les gens contre le nouveau coronavirus».

Dans d'autres pays, la chloroquine, un médicament antipaludéen est de plus en plus demandé dans les pharmacie. Mais c'est là une piste de médication à prendre avec beaucoup de prudence, car certains spécialistes ont certes annoncé que la chloroquine, dont la molécule soigne le paludisme était efficace contre le coronavirus, mais selon les experts de l'OMS, cette médication est à prendre avec prudence.

Il faut d’abord, selon l'OMS, attendre les résultats des essais cliniques qui ont été lancés dans un certain nombre de pays, pour se prononcer sur l'efficacité de cette médication pour guérir du Covid-19.

Le problème, c’est que dans certains pays du continent, la propagation de ce type d'allégations, ou d'assurances sur une possibilité de médication disponible sans que des essais en laboratoire n'aient été préalalblement effectués, risque d’entraîner un manque de chloroquine, médicament extrêmement nécessaire pour soigner le paludisme, une maladie chronique qui tue bien plus que le coronavirus, tout particulièrement en Afrique subsaharienne et centrale.

Prendre des comprimés de vitamine C ou de magnésium, boire du thé au fenouil, prendre des antibiotiques, consommer de l'huile de sésame, ou encore du miel, remède de grand-mère bien connu, l'urine des enfants, soupe de poivre,... Tels sont quelques-uns encore des faux remèdes que certains prétendent à même de guérir le Covid-19.

Certains de ces aliments et/ou médicaments peuvent certes, indirectement, soutenir les défenses immunitaires, mais il n’existe toutefois aucune preuve scientifique que ces remèdes et produits ont des propriétés antivirales, ou encore moins des capacités de guérison du Covid-19. 

Il faudra donc se faire une raison: pour le moment, il n’y a pas de remède pour le Covid-19. Et la meilleure attitude à adopter reste la prévention contre ce coronavirus en respectant les règles de l'OMS.

Rappelons que la maladie du Covid-19 est provoquée par la contamination par le virus Sars-CoV-2, dernier virus trouvé, issu d’une famille déjà bien connue des biologistes: les coronavirus.

Ces virus, entourés d’une capsule de protéines en forme de couronne («corona», selon la dénomination latine) provoquent des infections respiratoires et sont très courants chez certains animaux comme la chauve-souris ou le dromadaire.

La plupart des coronavirus, lorsqu'ils contaminent l'homme, entraînent des rhumes ou des syndromes grippaux bénins. Toutefois, certains sont bien plus sérieux et peuvent provoquer des maladies comme le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) ou le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers).

Apparu dans la ville chinoise de Wuhan, dans la province de Hubei, au cours du mois de décembre 2019, le coronavirus a contaminé des patients d'abord dans cette ville de Chine. Les malades font état de maux de tête, d'une fatigue intense ou passagère, de quintes de toux, de perte de l'odorat et du goût, de poussées de fièvre ou d’insuffisance respiratoire.

L'actuelle pandémie de coronavirus concerne actuellement plus de 165.000 patients dans le monde et a fait 6.500 morts, dont 53% en Chine, foyer de cette maladie.

Par Moussa Diop
Le 16/03/2020 à 15h46, mis à jour le 16/03/2020 à 16h09