Mauritanie: quand le concept du journal en rap fait des émules, à la découverte de sa version «Chi Taari»

VidéoLancé en 2012 par les rappeurs sénégalais Xuman et Keyti, le concept du journal présenté en rap a été rapidement adopté en Mauritanie par Mr X et ses compagnons.

Le 27/03/2022 à 11h16, mis à jour le 27/03/2022 à 11h40

Le journal rappé, qui donne donc les informations au rythme du rap, ce mouvement musical contestataire né aux Etats-Unis dans les 1970 et basé sur des paroles scandées, permet de jeter un regard critique sur l’actualité et l’évolution de la société.

Sur la rive du fleuve Sénégal, l’exercice garde l’inspiration originelle, c'est-à-dire simple et efficace. Mais il prend également une couleur locale, une réelle originalité avec un journal en cinq langues pour mettre les mots sur les maux à travers le décryptage de l’actualité, jouant ainsi sur le terrain des médias.

Mr X, Chérif Diagne, rappeur et célèbre acteur culturel mauritanien, ami de Xuman, rappelle les origines du concept de journal rappé «par les frères» Xuman et Keyti, auxquels il adresse un salut fraternel au passage.

Il présente la création du journal rappé dans sa version mauritanienne comme l’aboutissement de rapports à la fois étroits et multiples dans le domaine culturel et surtout sur le terrain de la musique avec Xuman, dont les arguments ont balayé ses appréhensions des premières années par rapport aux obstacles matériels et autres difficultés.

Une fois la décision prise, il fallait trouver un nom original et propre à la Mauritanie «Chi Taari» qui signifie «les nouvelles» en hassania, et que l'on pourrait traduire par «Quoi de neuf?». Décision a alors été prise de réaliser le journal en cinq langues: hassania, peul, soninké, wolof et français, à partir de 2016. Ce journal permet de jeter un regard critique sur l’actualité et l’évolution de la société en chassant sur le terrain des médias et «donner l’information en faisant du rap, et faire rapper l’info».

Lass RT, Alassane Bâ, a fait ses débuts dans le rap en 2011. «Nous sommes des jeunes artistes. Le journal rappé, Chi Taari rappé, nous permet de faire comprendre certains enjeux à notre génération».

Miss Hagha, quant à elle, fait du rap depuis près de 2 ans. Débutante, elle exprime «une passion dévorante pour la musique rap et prend un énorme plaisir en contribuant au journal rappé, pour suivre ma passion».

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 27/03/2022 à 11h16, mis à jour le 27/03/2022 à 11h40