La Mauritanie dispose d'un cheptel estimé à plus de 20 millions de têtes pour à peine 4,5 millions d'habitants, soit l'un des ratios de cheptel rapporté à la population les plus élevés au monde.
Malgré tout, le prix du kilogramme de la viande rouge est élevé. Une situation incompréhensible pour de nombreux Mauritaniens dont la viande est une composante essentielle de la ration alimentaire quotidienne.
Le niveau du prix est si élevé que les autorités ont bien fini par fixer des tarifs pour soutenir les familles les plus pauvres.
Une mesure loin d'être suivie par les acteurs de la filière qui exposent les raisons objectives qui rendent impossible l’application de la décision gouvernementale sur les prix de la viande.
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Thierno Mahaimid, vendeur de bétail au foirail de Nouakchott, évoque plusieurs facteurs pour expliquer la hausse des prix. «Nous achetons le bétail à partir des régions du Hodh à un coût exorbitant. Il faut ajouter à cela de multiples taxes douanières, policières et municipales, en plus du coût du transport par camion remorque qui peut monter jusqu’à 80.000 ouguiyas. Si cela ne dépendait que de notre volonté, le mouton aurait coûté 500 à 1000 ouguiyas, et le kilo de viande 50 à 100 ouguiyas. Nous voulons suivre les directives du gouvernement, mais la réalité du contexte ne le permet pas».
Discours identique de la part de Mohamed Hamedna, un autre vendeur de bétail qui explique que le coût du bétail est cher depuis plusieurs années et cela impacte le prix de la viande. Il explique cette situation par le fait que les aliments de bétail sont également trop chers suite aux sécheresses récurrentes de ces dernières années.
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Tout cela a des conséquences sur le prix de la viande, avant d'apostropher les autorités. «Le gouvernement doit également nous expliquer pourquoi tout le reste des denrées de base coûte cher, à l’image du riz produit localement».
El Hadj Sy, client, estime pour sa part que le prix de la viande qui était resté presque fixe a connu une légère hausse depuis l’annonce de la mesure de réglementation des prix par les autorités.
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«Nous achetons les moutons à des prix excessivement chers, parfois à 7.000 ouguiyas. Dans ces conditions, il est impossible de vendre le kilogramme au prix préconisé par les autorités. Elles doivent d’abord créer les conditions d’une baisse du coût du bétail avant de fixer le prix de vente de la viande», explique Hassan Ahmed, président du collectif des bouchers.