Niger face aux jihadistes: l’UE renforce son aide militaire

Armée nigérienne.  . DR

Le 06/07/2023 à 09h32

L’UE renforcera son appui militaire au Niger pour combattre les groupes jihadistes, notamment dans les zones proches du Mali et du Burkina Faso, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le Niger «sera le premier pays africain» à bénéficier d’une aide européenne afin de doter ses forces en «équipements à caractère létal», principalement des «munitions sophistiquées pour hélicoptères de combats», a déclaré Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors d’une conférence de presse à Niamey.

Sur la «centaine de millions d’euros» d’aide destinée à la sécurité du pays, cinq millions sont destinés à l’achat des munitions de combats et proviendront du Fonds de la facilité européenne pour la paix, dont bénéficie déjà l’Ukraine, a-t-il précisé.

Le chef de la diplomatie européenne a rappelé l’existence des «missions (militaires) au Niger pour soutenir la formation des effectifs, le maillage territorial, la construction de casernes...».

Selon lui, l’UE «soutient» le Niger pour son «agenda de consolidation démocratique (...) la bonne gouvernance», ainsi que «la grande capacité» de son armée «à faire face à l’insécurité».

Il a insisté sur le rôle «stabilisateur» du Niger «au milieu d’une région vulnérable très instable».

Au Sahel, le Mali et le Burkina Faso sont dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par un coup d’Etat - respectivement Assimi Goïta et Ibrahim Traoré -, et sont en proie à des violences jihadistes récurrentes.

Josep Borrell a dit «regretter énormément» la décision du gouvernement malien demandant «le retrait de la Minusma» sur son territoire, inquiet d’une augmentation de l’«insécurité» et du développement du «terrorisme».

«On se retire du Mali, on diminue nos activités au Mali et on lance une nouvelle mission de partenariat au Niger», a-t-il assuré.

Mercredi, M. Borrell s’est également entretenu avec le président nigérien Mohamed Bazoum.

Il se rendra jeudi à Agadez (nord) pour visiter «des projets d’aide à la sécurité», financés par l’UE.

Le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde, est confronté sur six de ses sept frontières à des bandits armés ou des groupes jihadistes, comme le nigérian Boko Haram dans l’est et d’autres groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) dans l’ouest.

Dans sa lutte contre les jihadistes, le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis, qui y ont des bases militaires.

Quelque 1.500 soldats français sont présents dans le pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/07/2023 à 09h32