Pour la première fois lundi, Paris a fait officiellement état du «soutien» de Kigali à ce groupe armé, qui occupe une partie de l’est de la République démocratique du Congo et est accusé d’avoir massacré au moins 131 civils fin novembre. «Nous condamnons» ce soutien, a déclaré une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Depuis que le M23 a repris les armes en novembre 2021, après plusieurs années de sommeil, Kinshasa accuse Kigali de soutenir ces rebelles majoritairement tutsi. Des experts de l’ONU ont confirmé ce soutien, démenti par Kigali mais publiquement dénoncé par Washington et Bruxelles, suivis maintenant de Paris.
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«La France a toujours défendu et défendra toujours l’intégrité et la souveraineté» de la RDC, a déclaré à la presse à Kinshasa Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat française auprès de la ministre des Affaires étrangères, chargée notamment du développement.
Aujourd’hui, «nous constatons le retour d’une situation tragique dans l’est de la RDC. C’est insupportable et c’est inacceptable», a-t-elle poursuivi.
«Il y a des responsabilités et la France n’a aucune difficulté à les pointer», a-t-elle assuré, en ajoutant: «le M23 doit cesser les combats, se désengager et rendre les territoires occupés».
«Le Rwanda, car il faut le nommer, doit cesser son soutien au M23. Il faut en finir avec la répétition de l’histoire dans cette région», a encore déclaré Mme Zacharopoulou, en répétant que «la France condamne le soutien apporté par le Rwanda» au M23.
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Toutefois, a-t-elle dit, «le rôle d’un ami, ce n’est pas seulement de dénoncer, c’est aussi d’aider à trouver une solution. C’est ce que nous faisons en parlant à tout le monde».
«En parlant à la RDC, en parlant avec la région », en soutenant «la médiation de l’Angola et celle du Kenya», et « en parlant enfin au Rwanda, car on ne bâtira pas de paix durable sans le Rwanda», a estimé la secrétaire d’Etat.
«La relation que nous avons reconstruite avec Kigali, nous la mettons au service de la paix», a-t-elle conclu.
Les relations entre Paris et Kigali ont longtemps été empoisonnées par les controverses autour de l’attitude de la France face au génocide de 1994 au Rwanda, jusqu’à un apaisement récent et la reconnaissance en 2021 de «responsabilités» françaises par le président Emmanuel Macron.
En septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, celui-ci avait réuni les présidents congolais et rwandais, en froid depuis la résurgence du M23.