Tunisie: grosse désillusion de Carthage Cement concernant son mystérieux client ivoirien

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Le 11/05/2017 à 18h34, mis à jour le 11/05/2017 à 19h28

Carthage Cement, toujours en difficulté, ne bénéficiera pas du contrat juteux censé lui permettre de se sortir d'affaire. Les négociations avec le présumé client ivoirien sont tombées à l'eau. Le cimentier tunisien ne verra pas la couleur des centaines de millions de dollars annoncées en 2016.

On est en novembre 2016. Carthage Cement annonce un contrat en or d'un milliard de dinars tunisiens sur une demi-douzaine d'années. Le patron de l'entreprise, Ibrahim Sanaa, s'était même rendu au Luxembourg pour finaliser le contrat. Sauf tout ceci n'était que fausses promesses, selon Maghreb confidentiel qui affirme que c'est Carthage Cement qui aurait mis un terme aux négociations avec son client, l'homme d'affaires ivoirien Armand Koffi Amontchi, alias AKA. 

Ce dernier voulait, disait-on au moment de l'annonce, commander un million de tonnes de ciment, soit un volume de 160.000 tonnes par an pratiquement. Son objectif n'était pas de commercialiser le ciment en question, mais de l'utiliser pour ses propres besoins, car AKA voulait construire 40.000 logements par an. 

Un acheteur mystérieux

Pourtant, AKA n'est pas connu dans le secteur de l'immobilier et d'ailleurs bien malins sont ceux capables de dire quelle est l'origine réelle de sa fortune. Il aurait accumulé sa richesse en investissant dans le négoce du cacao. Selon la feuille hebdomadaire d'information, Armand Koffi Amontchi posséderait une banque dénommée Bank Taka. Seulement en cherchant, on ne trouve trace de cette structure nulle part, pas même auprès des autorités censées délivrer des agréments aux établissements financiers. Si l'on regarde du côté de sa société 3DS qui figure sur internet, on n'est pas plus avancé. 

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Voilà autant d'éléments qui auraient pu pousser Carthage Cement à couper court aux négociations. La décision vient du conseil d'administration d'Al Karama, la holding détenue par l'Etat de Tunisie à qui les parts de Belhassen Trabelsi dans Carthage Cement avaient été transférées en 2011, suite à leur confiscation. 

Quoi qu'il en soit, Carthage Cement qui continue de naviguer à vue et en eaux troubles n'est pas près de sortir de ses problèmes financiers. En effet, la société attend vainement la reprise du marché libyen qui ne vient pas. Elle espérait également des contrats du côté de l'Algérie, mais visiblement c'est encore plus calme de ce côté-ci. Tout ceci fait que la vente de cette cimenterie qu'espère réaliser Al Karama ne risque pas de se concrétiser de sitôt. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 11/05/2017 à 18h34, mis à jour le 11/05/2017 à 19h28