Tunisie: de violents heurts après le décès d'un jeune blessé lors d'une manifestation

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Le 26/01/2021 à 07h55

De nouveaux heurts ont éclaté lundi soir entre policiers et protestataires à Sbeïtla en Tunisie, après le décès d'un jeune blessé la semaine dernière par une cartouche de gaz lacrymogène lors d'une manifestation, selon un correspondant de l'AFP sur place.

L'armée été déployée dans la ville (centre) devant les institutions de l'Etat pour empêcher tout éventuel débordement.

Les heurts ont éclaté dans le quartier où habitait la victime et les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires, selon des témoins.

Hospitalisé à Sousse (est), le jeune, Haykel Rachdi est décédé dans l'après-midi, a indiqué à l'AFP le directeur de cet hôpital Chawki Ben Hamouda, sans préciser les causes de sa mort.

A Sbeïtla, dans la région de Kasserine, des heurts avaient eu lieu la semaine dernière après des rumeurs sur le décès du jeune homme, blessé le 19 janvier par une cartouche de gaz lacrymogène selon des médias locaux et ses proches.

Le ministère de l'Intérieur avait alors démenti ce décès, indiquant avoir ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles le jeune homme avait été blessé.

Depuis la mi-janvier, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes pour réclamer une meilleure politique sociale et la libération de centaines de protestataires interpellés par la police après les heurts.

Vingt-huit ONG ont appelé à un rassemblement mardi devant le Parlement, notamment contre la "politique policière" face aux manifestations.

Dans ce contexte de tensions politiques et sociales, le Premier ministre Hichem Mechichi a procédé le 16 janvier à un vaste remaniement --qui a affecté notamment les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé-- et les onze nouveaux ministres doivent se présenter mardi devant le Parlement pour un vote de confiance.

Le président Kais Saied a critiqué lundi l'absence de femmes au sein du gouvernement remanié. Lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale, il a déclaré que ce remaniement, effectué sans qu'il ne soit consulté, n'avait pas non plus respecté les procédures imposées par la Constitution, notamment la délibération du Conseil des ministres avant tout remaniement.

Et sans citer de noms, il a aussi indiqué que, parmi les ministres proposés, un "est en relation avec une affaire de corruption" et "trois (sont impliqués) dans des affaires de conflit d'intérêt".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 26/01/2021 à 07h55