Récemment, selon la presse algérienne, plusieurs entreprises ayant remporté des marchés publics en Algérie se sont vues refuser le prêt garanti par l'Etat (PGE) français auprès des banques de leur pays d'origine. Une situation gravissime sur le plan financier qui montre une détéroriation de la situation économique en Algérie, mais surtout la détérioration de la qualité de la signature du Trésor public de ce pays pétrolier d'Afrique du Nord.
En effet, par ces refus, loin d'être des cas isolés, les établissements financiers français jugent que l'Etat algérien n'est plus du tout solvable. Car, ces prêts doivent être payés en premier ressort par l'Etat algérien, la France n'apportant qu'une garantie partielle. Par conséquent, il suffit que l'Etat algérien soit insolvable pour que le client qui en a bénéficié le soit également et que les banques soient confrontées, à leur tour, à des difficultés de recouvrement.
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Cette décision de prudence des banques françaises vis-à-vis de leurs clients ayant remporté des marchés publics en Algérie s'explique par plusieurs raisons.
En premier lieu figurent les difficultés financières de l'Etat algérien qui est allé jusqu'à projeter une réduction de son budget de l'équivalent de 50% des dépenses de fonctionnement afin d'en contenir le déficit à un niveau supportable. Evidemment, avec la situation des marchés pétroliers induite par la pandémie de Covid-19 et la guerre des prix et des parts de marchés entre Saoudiens et Russes, un tel objectif est irréaliste.
Le cours du baril, qui a atteint en mars dernier son plus bas niveau des 20 dernières années, est resté autour des 40 dollars, tout au long du mois de juin. Alors que l'Algérie a besoin d'un baril au-delà de 90 dollars pour retrouver son aisance financière du début de la décennie 2010. On est donc très loin du compte, ce qui fait que beaucoup de chantiers publics sont actuellement à l'arrêt. Ne pouvant pas faire d'économies sur les salaires et les charges sociales, l'Etat algérien s'est rabattu sur les investissements.
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En second lieu, il y a la pénurie de devises à laquelle l'Algérie sera bientôt confrontée si la situation ne s'arrange pas et qui sera synonyme pour les entreprises étrangères de pouvoir rapatrier leurs revenus dans leur pays d'origine. En effet, les réserves de change qui étaient de 200 milliards de dollars en 2014 et qui ont baissé jusqu'à 62 dollars à fin 2029, pourraient baisser à moins de 35 milliards de dollars, soit moins d'une année entière d'importation.
En tout cas la décision des banques de ne plus faire confiance aux entreprises qui travaillent avec l'Etat algérien montre bien que ce pays est au bord de la banqueroute. La seule chose qui l'a maintenu à flot pour le moment est son faible niveau d'endettement. Reste à savoir jusqu'à quand.