Algérie: quand Bouteflika aidait les dictateurs africains à espionner leurs opposants

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Le 16/08/2019 à 12h44, mis à jour le 16/08/2019 à 13h28

Revue de presseL’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika aurait espionné ses opposants grâce à un système de surveillance fourni par la société chinoise Huawei. Selon The Wall Street Journal, Alger a aussi aidé au moins un pays africain à mettre en place un système de surveillance de ses opposants.

L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika aurait espionné ses opposants grâce à un système de surveillance fourni par le géant Huawei. L’entreprise chinoise aurait fourni du matériel sophistiqué à la présidence algérienne afin qu’elle puisse surveiller efficacement ses opposants, en étant au fait de tous leurs mouvements.

Cette information a été rapportée hier, jeudi 15 août, par le quotidien américain «The Wall Street Journal», qui relaie des informations obtenues auprès de responsables ougandais.

L’Algérie n’est pas le seul pays épinglé par le quotidien américain. C’est le cas aussi d’autres pays africains dont l’Ouganda, le Kenya, la Zambie, etc. Certains d'entre eux ont bénéficié de l'aide d'Alger.

Ainsi, selon le média américain, les dirigeants de Huawei auraient même demandé à ceux de l'Ouganda de se renseigner auprès de leurs homologues algériens sur l’efficacité du système d’espionnage mis en place par Bouteflika pour espionner ses opposants.

C'est ce qui a été fait par le président ougandais Yoweri Museveni, qui a dépêché, en septembre 2017, une délégation à Alger pour s’enquérir de l’efficacité du système d’espionnage de Bouteflika, dont «le système de vidéosurveillance qui regroupait des centres de surveillance de masse et de cybersurveillance».

Il s’agit d’un système intelligent de vidéosurveillance de Huawei. Un système jugé avancé et qui «fournit l’une des meilleures applications de surveillance».

Ce système, selon The Wall Street Journal, se base sur un rapport secret élaboré par les services de sécurité des deux pays, selon le système de surveillance mis en place par Alger, avec l’aide de Huawei, est qualifié de «système avancé» qui «fournit l’une des meilleures applications de surveillance».

Les Ougandais ont aussi sollicité d’Alger un système permettant le «piratage d’individus dans l’opposition qui peuvent constituer une menace à la sécurité nationale».

Un accord a été signé entre les deux pays et un conseiller algérien, décrit par les Ougandais comme un «cyber-expert formé au siège de Huawei à Shenzhen», a permis l’implémentation du système de surveillance mis en oeuvre par Huawei en Ouganda.

Si Huawei a nié avoir vendu des systèmes de surveillance à Alger, l’entreprise est soupçonnée d’espionnage par de nombreux pays occidentaux.

En Afrique, le géant chinois a aujourd'hui les coudées franches pour espionner le continent, du fait que la majorité de ses pays utilisent ses équipements.

A ce jour, une quarantaine de pays africains utilisent en effet les solutions du géant chinois, dont l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, etc.

Huawei est également à l’origine de la construction de plus de 70% des réseaux Internet 4G africains.

Par Karim Zeidane
Le 16/08/2019 à 12h44, mis à jour le 16/08/2019 à 13h28