Au total 40.287.387 de Congolais se sont enregistrés pour les élections du 23 décembre qui doivent organiser la succession du président Joseph Kabila, a indiqué la Commission chargée de l'organisation du scrutin (Céni) en présentant vendredi un fichier électoral nettoyé de ses "doublons".
La Céni a affirmé qu'elle avait détecté et radié 5,3 millions personnes inscrites plusieurs fois ainsi que 902.290 mineurs avec le concours d'une société lituanienne, Neuro Technology BTC, pour nettoyer le fichier électoral.
Avec 4,45 millions d'inscrits, la capitale Kinshasa compte le plus grand nombre d'électeurs, suivie des provinces du Nord-Kivu (3,86 millions) et du Sud-Kivu (2,55 millions), en proie à un regain de violences.
Ce fichier doit servir de base à la loi sur la répartition des sièges aux élections législatives et provinciales qui doivent avoir lieu le même jour que la présidentielle du 23 décembre. La loi doit être promulguée d'ici au 8 mai, d'après le calendrier électoral.
Lire aussi : RDC-Elections: Kabila s’enrôle facilement et les Congolais font face à la pagaille
"Pour 500 députés nationaux, cela veut dire un député pour 80.000 électeurs. Le quotient électoral pour la députation provinciale est de 51.650", a déclaré le président de la Céni Corneille Nangaa en présentant le fichier électoral.
La publication du calendrier électoral n'a pas fait taire les polémiques sur les "machines à voter" de la société sud-coréenne Miru Systme que la Céni veut utiliser lors du scrutin.
Les États-Unis, la Corée du Sud, des acteurs de la société civile et l'opposition, redoutent que ces "machines à voter" ne favorisent la contestation des résultats.
A l'origine de trois marches en début d'année, le comité laïc de coordination (CLC) proche de l'église catholique a demandé à la Céni "de retirer immédiatement son projet de machine à voter qui risque de plonger le pays dans un cycle inutile de violences" dans un communiqué dimanche.
Lire aussi : RDC: le rôle des Casques bleus renforcé en vue d'une élection cruciale
Ces "machines" peuvent générer "un potentiel chaos", a indiqué lundi le Groupe d'études sur le Congo (Gec) de l'Université de New York.
A l'appui de sa déclaration, le GEC avance plusieurs explications: des électeurs en zone rurale peu familiers avec les nouvelles technologies et les écrans tactiles, des risques de panne des machines en saison des pluies, doute sur la confidentialité du vote...
La Céni affirme que les "machines" diminuent le coût des élections.
La Céni prévoit d'acheter "jusqu’à 107 000 machines à voter, une pour chacun des 84.000 bureaux de vote et une machine de secours pour chacun des 23.000 centres de vote", selon le GEC.