Les manifestants, qui ont transformé la capitale Conakry en quasi ville-morte, selon un correspondant de l’AFP, ont reçu le soutien par vidéo interposée du chef de file de la gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé que la mobilisation en Guinée pouvait servir d’inspiration, y compris en France.
L’appel du Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile, “a provoqué quelques troubles à l’ordre public dans certains endroits de Conakry”, a indiqué dans un communiqué le ministère de la Sécurité.
Lire aussi : 3è mandat: face aux critiques, Alpha Condé réaffirme la souveraineté de la Guinée
Le mouvement “n’est quasiment pas suivi à l’intérieur du pays, hormis à Coyah (40 km de Conakry), où il y a eu barricades et déversement d’huile de vidange sur la chaussée par des loubards”, selon le ministère.
A Coyah, un Français, Thomas Dietrich, affirmant travailler pour Le Média, la web-télé autrefois proche de La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, a affirmé avoir eu maille à partir avec un officier de gendarmerie.
Au moins 29 morts dans des manifestations
“L’officier a voulu retirer les images que j’avais prises, j’ai refusé. Ensuite il a pris mon accréditation, en exigeant de lui donner mes images. Au bout de quelques minutes, il m’a rendu mon accréditation en me disant Si tu déconnes, on va te tuer“, a déclaré M. Dietrich à l’AFP. Il a néanmoins publié une courte vidéo des forces de l’ordre à Conakry, retweetée par M. Mélenchon.
Lire aussi : Guinée: la population dans l'attente de la date de référendum constitutionnel
Sollicités, des responsables de la gendarmerie se sont refusés à tout commentaire. “Le FNDC est une création d’un type qui pourrait inspirer d’autres peuples et nous, en particulier, les Français, dans notre volonté de récupération de la souveraineté populaire”, a déclaré Jean-Luc Mélenchon dans une vidéo postée dans la matinée sur Twitter. “Voilà pourquoi je voulais me joindre à vous”, a-t-il ajouté.
La Guinée est le théâtre depuis la mi-octobre de protestations, qui ont fait au moins 29 morts – 28 civils et un gendarme – contre le projet prêté de longue date au président Condé de chercher à se succéder fin 2020. L’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Lire aussi : Guinée. 3è mandat: trois civils tués dans de nouveaux affrontements
Un projet de nouvelle Constitution, soumis à référendum le 1er mars, en même temps que des législatives, maintient cette limite. Mais l’opposition soupçonne que son adoption servirait à M. Condé, 81 ans, de prétexte pour remettre son compteur présidentiel à zéro.
Alpha Condé a laissé lundi la porte ouverte à une nouvelle candidature, affirmant que c’est son parti “qui décidera”. Il a aussi défendu le référendum, jugeant qu’il n’y a “rien de plus démocratique”.