Guinée: la problématique du financement préoccupe les jeunes entrepreneurs, l'Etat compte y remédier

VidéoLes jeunes entrepreneurs guinéens se financent souvent sur fond propre du fait de l'absence de financements adéquats et de la frilosité des banques à leur accorder des crédits. Conscient de l'ampleur du problème, l'Etat guinéen s'engage désormais à mieux épauler les porteurs de projets.

Le 03/10/2022 à 13h28, mis à jour le 03/10/2022 à 13h32

En Guinée, une rencontre entre de jeunes entrepreneurs et des financiers disposés à mettre du cash sur la table pour les aider, c'est plutôt rare. Mais les lignes commencent à bouger, comme l'atteste une rencontre tenue récemment entre la Banque nationale d'investissement de Guinée (BNIG) et une dizaine d'entrepreneurs.

Ces derniers, plutôt optimistes, ont formulé quelques attentes. Selon Algassimou Ousmane Souaré, entrepreneur, la question n'est pas seulement de donner du financement à quelqu'un, mais à hauteur de quel montant. «Quand vous donnez un montant dérisoire à quelqu'un qui évolue dans l'agriculture ou dans le numérique, cet argent ne sert à acheter qu'une simple machine, il y a la main d'œuvre qui est là, il y a les locaux, il y a tout ce qui est comme charge, il ne peut pas s'en sortir», a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, pour ces jeunes entrepreneurs, derrière la problématique du financement, il y a surtout un problème de moyens, d'outils adaptés pour une bonne tenue de leurs activités. Et seule solution à toutes ces préoccupations, c'est un accompagnement financier.

Comprenant donc la nécessité de trouver la bonne approche pour soutenir les jeunes entrepreneurs, les financiers ont rappelé les principaux points de blocage qui empêchent souvent les jeunes entrepreneurs de bénéficier de financements. C'est ce qu'a détaillé le directeur général de la BNIG: «Ce qu’il faut retenir particulièrement, c’est qu’aujourd’hui, nos jeunes entrepreneurs ont un problème d’organisation, ils ont un problème d’information et ils ont un problème de gestion. Ce sont des préalables qu’il faut corriger, parce que si les financements sont à répétition, des financements qui échouent, cela n’encourage pas à continuer à financer des jeunes promoteurs».

Si cette première rencontre ne garantit pas l'obtention d'un financement, c'est déjà peut être un bon premier pas vers cet objectif. De part et d'autre, les échanges ont sans doute permis, aussi bien pour les financiers que pour les entrepreneurs, de mieux rapprocher les positions, d'adapter l'offre.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 03/10/2022 à 13h28, mis à jour le 03/10/2022 à 13h32