“Les Européens doivent relever le défi et en faire plus au Sahel pour aider la France”, a déclaré le chef du commandement militaire américain en Afrique (Africom), le général Stephen Townsend, interrogé sur les projets du Pentagone par des élus du Congrès.
Notant que les violences terroristes au Sahel ne cessaient de s’aggraver, le général américain, qui témoignait devant la commission des Forces armées du Sénat, a prévenu qu’un ajustement des forces américaines dans la région devrait être synchronisé avec un renfort du soutien européen.
“Au moment où les violences progressent, si nous retirions notre soutien à la France de façon précipitée, ce ne serait pas aller dans la bonne direction”, a-t-il dit.
Lire aussi : Sahel: la ministre française des Armées en service commandé à Washington
Quelque 4.500 soldats français sont déployés au Mali, au Niger et au Burkina Faso dans le cadre de l’opération Barkhane. Washington fournit à Barkhane des capacités de renseignement et de surveillance, notamment grâce à ses drones, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.
Le général Townsend a mentionné le ravitaillement en vol des avions français et le transport logistique comme des secteurs où d’autres pays européens pourraient remplacer les Etats-Unis au Sahel.
“Ce sont des capacités qu’ont beaucoup de pays européens et qu’ils pourraient fournir”, a-t-il indiqué. Mais les capacités de renseignement et de surveillance américaines sont difficilement remplaçables, a-t-il reconnu.
Lire aussi : Sahel: Ce que dit le "monsieur Afrique" des Etats-Unis ne plaira ni aux Africains ni à la France
La ministre française des Armées, Florence Parly, s’est déplacée cette semaine à Washington pour tenter de convaincre les Etats-Unis de maintenir leur soutien aux efforts antijihadistes de Paris dans le Sahel, sans toutefois recevoir de garanties de la part de Washington.
Elle a rencontré le chef du Pentagone, Mark Esper, qui a évité soigneusement tout engagement envers Paris, notant que les discussions se poursuivraient.
Interrogé à nouveau jeudi sur ses projets, Esper a souligné qu’il n’avait jamais été question d’un retrait américain total d’Afrique, mais de repositionnement.
“Nous ne nous retirerons pas totalement d’Afrique”, a-t-il dit. Ce que le Pentagone doit faire, c’est “établir des priorités et allouer et positionner nos forces conformément à la mission et à nos autres obligations dans le monde”.