«Le président de la transition veut offrir l’opportunité à l’ensemble de ses concitoyens de célébrer les fêtes de fin d’année dans la quiétude, la cohésion et la communion», la nouvelle de la levée du couvre-feu, en vigueur depuis août 2023, devrait mettre un terme aux critiques pour son caractère impopulaire et son impact sur l’économie du pays, particulièrement dans le secteur des loisirs nocturnes. La nouvelle a été annoncée, le 18 décembre, par le général Félicien Koyi, directeur de cabinet de la ministre de la Défense.
À l’heure du retour à une vie normale au Gabon, Le360 Afrique a recueilli quelques réactions de citoyens dans les rues de Libreville. «Je suis contre la levée du couvre-feu. C’est une mesure qui va accentuer les braquages dans des quartiers mal éclairés comme le mien», s’inquiète Sandra, la trentaine révolue, technicienne de surface.
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Si pour Sandra, cette décision du gouvernement ne rassure pas, pour beaucoup de Gabonais c’est la fin de plus de deux ans de restrictions de liberté, cette décision est la bienvenue. «Pour pouvoir se rendre à la maison après le boulot, c’était compliqué. Entre les embouteillages, le manque de transport et la peur de tomber dans les check-points, ça devenait compliqué», explique Philippe Nzingo, agent de sécurité.
Au lendemain de la fin du «confinement», les espaces publics, bars, restaurants, boites de nuit et plages renouent avec l’ambiance des fêtes et regagnent en activités. Laurene tient une boutique à La Baie des Rois sur le front de mer. Elle se souvient d’une période passée sous cloche avec son lot d’incertitudes. «Beaucoup de mes collègues ont vendu leur fonds de commerce. Mais moi j’ai continué à me dire que ça va aller. J’ai dû réduire les salaires de mes employés pour pouvoir tenir», confie l’opérateur économique de 35 ans.
Le Gabon n’est pas sorti du couvre-feu depuis 2021, période du confinement lié au Covid-19. Il a été maintes fois prolongé et ses modalités renforcées au gré des événements dont le coup d’État militaire du 30 août 2023.