Bien qu'il ne soit pas membre du G5 Sahel, composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, le Sénégal se retrouve désormais au cœur d’un nouveau dispositif de lutte contre le terrorisme au Sahel, à travers le Groupe d’action rapide-Surveillance intervention au Sahel (GAR-SI/Sahel).
En effet «annoncé en exclusivité par le site d’informations en ligne Dakaractu le 6 janvier dernier, le projet Groupe d’action rapide-Surveillance et intervention (GAR-SI) a été lancé hier à Dakar», rapporte la même source. A signaler que tous les pays du G5 Sahel sont membres de ce groupe.
Ce nouveau dispositif antiterroriste sera opérationnel grâce à un financement de 28 milliards de francs CFA (42,68 millions d'euros) du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne. Le Sénégal hérite d’une enveloppe de 4,2 milliards de francs CFA (6,4 millions d'euros).
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La mise en œuvre de ce projet au Sénégal va se traduire par la création d’une unité de type escadron de la Gendarmerie nationale, avec un effectif de 150 éléments qui seront positionnés dans un nouveau cantonnement à Kidira, à la frontière du Mali -pays plongé dans une spirale d’attentats terroristes- sur le principal axe routier Bamako-Dakar.
Augustin Tine, ministre sénégalais des Forces armées, explique que "cette nouvelle unité va s’ajouter aux six autres escadrons déjà installés par la Gendarmerie nationale, et constitue, de par ses moyens humains, son armement et ses équipements, un apport de taille à l’effort fourni par le Sénégal pour la sécurisation de ses frontières".
Un petit coup d’œil dans le rétroviseur de l’année 2017 permet de constater que la création du GAR-SI, nouveau dispositif antiterroriste, est le fruit d’un forcing de la France auprès de ses partenaires de l’Union européenne (UE).
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Celui-ci ressemble à une structure sécuritaire "aux larges tentacules", et comme "un projet conçu par un consortium d’institutions militaires et policières chargées du maintien d’ordre dans leurs pays respectifs: la Gendarmerie nationale de France, la Guardia civil espagnole, les Carabiniers d’Italie et la Garde nationale portugaise".
Ainsi, ce nouveau schéma "dévoile la nouvelle stratégie militaire de la France", dont le président avait théorisé en septembre 2017 une Europe de la Défense autonome de l’OTAN. "En matière de défense, notre objectif doit être la capacité d’action autonome de l’Europe, en complément de l’OTAN", affirmait Emmanuel Macron.
Ainsi, la France, ancienne puissance coloniale et dont les pratiques et méthodes sont vouées aux gémonies par un discours récurrent chez de nombreux intellectuels panafricanistes, est déterminée à expérimenter en Afrique, la nouvelle stratégie de défense de l’Union européenne (UE).
Dakaract note que le président Macron "a manœuvré en tapinois pour mettre le pays de la Teranga (Sénégal) sur orbite, en commençant par jouer un rôle décisif pour la stabilisation des relations entre Macky Sall et Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie".
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Il apparaît de plus en plus clairement que Paris agit en coulisses pour le réchauffement des relations entre Dakar et Nouakchott.
Des rapports qui ont souvent traversé des périodes de tension malgré les conditions géopolitiques, économiques, religieuses et humaines et un destin indissociable pour les deux pays.
La récente visite à Nouakchott du président Macky Sall, et l’entretien téléphonique de cette semaine, entre les présidents Emmanuel Marcon et Mohamed Ould Abdel, constituent autant de faits qui accréditent la thèse selon laquelle Paris a joué un rôle de rapprochement entre les présidents du Sénégal et de la Mauritanie.
Une nouvelle proximité imposée par des frontières poreuses et un destin sécuritaire commun et la recrudescence des groupes terroristes qui exige un renforcement des capacités de prévention et de défense.