"Toutes les activités sportives ou culturelles sont interdites sur l'étendue du territoire national pendant toute la durée de la campagne électorale" précédant les législatives du 30 juillet, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Seydou Gueye.
Jets de pierre, panique, effondrement d'un mur soutenant les gradins: Huit personnes, dont une jeune fille, sont mortes et 88 ont été blessés, selon les médias officiels, samedi soir dans le stade où se déroulait la finale de la Coupe de la Ligue sénégalaise de football.
Le président Macky Sall s'est déclaré "indigné" par les incidents et "a donné des instructions fermes pour que la lumière soit faite sur ce drame et que les responsables soient identifiés et sanctionnés sans faiblesse coupable".
"D'ores et déjà, il a instruit le Premier ministre de prendre toutes les dispositions requises pour plus de sécurité dans les stades", selon la présidence.
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Le président sénégalais a déclaré dimanche que "le milieu sportif n’était pas un terrain d’expression de la violence". Il a promis une meilleure sécurité dans les stades et une justice rapide pour les familles affectées par la tragédie.
Le porte-parole du gouvernement précise qu'une information judiciaire sera ouverte et promis que "la loi (sera) appliquée dans toute sa rigueur" après cette "violence inacceptable".
Le Sénégal a déjà été critiqué cette année pour des carences en matière de sécurité, notamment après la mort de dizaines de personnes lors d'une manifestation religieuse en avril.
Pour sa part, la police s'est défendue contre les accusations des négligence à propos des informations sur le retrait des policiers d'une zone séparant les supporters rivaux. "Dans des situations pareilles la présence de la police n'est pas de charger mais plutôt de contenir la foule pour éviter plus de dégâts notamment avec l'affaissement d’un pan de mur entraînant des blessés et des morts sur le coup", selon un communiqué. "Contrairement à ce qui a été relayé par une certaine presse, le stade Demba-Diop a reçu ce jour et comme d'habitude dans de pareilles circonstances, un dispositif sécuritaire correct. Mais avec la furie aveugle des supporters de l'Union Sportive de Ouakam déclenchée par le but égalisateur de l’équipe adverse et l'absence d'une grille de protection complète du pourtour intérieur du stade, la pelouse a dans la cohue, été envahie et le match naturellement, arrêté par l'arbitre".
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Gueye a appelé de son côté les Sénégalais au "calme et à la sérénité" alors que la campagne électorale a été marquée par des tensions. Vendredi, une rixe a éclaté entre des partisans du président Sall et de son rival, le maire de Dakar Khalifa Sall, en détention provisoire depuis le 7 mars. Plusieurs personnes ont été blessées à l'arme blanche.
En hommage aux victimes du drame de Dakar, la campagne des législatives a été suspendue dimanche.
Un stade plein à craquer
Le stade Demba-Diop était plein à craquer de spectateurs venus soutenir les deux équipes locales, l'US Ouakam et le Stade de Mbour, pour cette finale très attendue.
Lors de la période de prolongation, alors que le score était de 2 buts à 1 en faveur du Stade de Mbour, des supporters de l'US Ouakam ont commencé à lancer des pierres sur des fans du Stade de Mbour, causant le départ précipité de spectateurs, selon un journaliste de l'AFP.
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La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les supporters, qui avaient envahi la pelouse, tandis qu'une partie du mur soutenant des gradins où se trouvaient des aficionados des deux camps s'effondrait. La foule a alors été prise de panique et des personnes ont été écrasées dans le mouvement, conduisant au drame.
"Quand le mur est tombé (...) tous les gens ont pleuré (...) On savait pertinemment qu'il y a des nôtres qui ont perdu la vie parce que le mur est tombé directement sur des gens", a rapporté Cheikh Maba Diop, qui a aidé à évacuer des victimes du stade et a perdu un ami.
Un autre supporter, Mara Dié Diouf, regrettait qu'on ait organisé cette finale "dans un tel stade, où il n'y a pas assez de sécurité". "Une finale, ça se prépare (...) Après qu’est-ce que vous allez dire aux victimes. Que voilà, le stade, c’était rempli ? Non, non, non".
Selon lui, la police s'est retirée d'une zone séparant des supporters des deux équipes lorsque des projectiles ont commencé à voler, entraînant des mouvements de foule chez les spectateurs incapables de se défendre.