Dans des propos rapportés récemment par deux radios privées, Mosaïque FM et Shems FM -et confirmés lundi à l'AFP par un responsable de la Banque centrale de Tunisie sous couvert de l'anonymat-, Abdelkarim Lassoued, chargé des financements et paiements extérieurs au sein de cette institution, a fait état de "discussions avancées avec l'Arabie saoudite et les Emirats pour renflouer les ressources de l'Etat".
Lassoued n'a pas précisé le montant de l'aide financière sur laquelle portent les discussions, ni sous quelle forme elle serait attribuée.
La crise économique tunisienne, caractérisée par une croissance en berne depuis 10 ans -de 0,6% par an en moyenne- et une forte inflation de 6% par an, a été frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus qui a mis le pays à l'arrêt et l'a privé de cruciales recettes touristiques.
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La crise a été aggravée par le coup de force du président Kais Saied qui, invoquant un "péril imminent" menaçant le pays en raison d'une impasse politique, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le gouvernement et en suspendant le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha.
Ces mesures ont été dénoncées par l'opposition et des ONG comme une dérive autoritaire et suscitent des inquiétudes au sein de la communauté internationale pour la pérennité de la démocratie en Tunisie, berceau du Printemps arabe en 2011.
Saied a reçu le soutien des Emirats et de l'Arabie saoudite, deux pays en première ligne de la lutte contre l'islam politique dont Ennahdha est l'émanation en Tunisie.
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Le Conseil d'administration de la Banque Centrale de Tunisie a exprimé sa préoccupation début octobre concernant "le tarissement aigu des ressources financières extérieures, face aux besoins importants pour boucler le Budget de l'Etat pour l'année 2021".
A la mi-octobre, l'agence de notation Moody's a dégradé d'un cran la note souveraine du pays, qui est passée de B3 à Caa1, signifiant que la confiance accordée aux finances tunisiennes diminue.
"Si d'importants financements ne sont pas sécurisés (...) il existe un risque de défaut de paiement" du pays, a par ailleurs prévenu Moody's.