Avec l'échéance de l'élection présidentielle du 18 avril prochain, en Algérie, tout le monde craint désormais le pire. Certains estiment que le hold-up qui se prépare ne fera que réveiller les vieux démons qui avaient plongé le pays dans le chaos absolu dans les années 1990, avec comme protagonistes, les islamistes du Front islamique du salut (FIS) et le Front de libération nationale.
Ces craintes sont d'autant justifiées que des appels anonymes à manifester ont été lancés, juste après l'heure de la prière de ce vendredi, ce qui a rappelé aux Algériens une pratique des islamistes, juste avant les années noires.
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"Ceux qui ont décidé de choisir le vendredi et pas un autre jour rappellent une étape douloureuse qu’il ne faut pas risquer de faire revenir sous peine de perturber le climat de semblant de paix", affirme un analyste politique qui préfère grader l'anonymat, pour ne pas s'attirer les foudres du régme, lequel préfère minimiser le mécontentement de la population, qui va grandissant.
En réalité, ce vendredi, à la sortie de la prière, les opposants au projet d'un cinquième mandat pour Bouteflika ont cet avantage d'une foule qui n'attend qu'une chose: être arranguée, craint ce même expert.
Dans les grandes villes du pays, les centres commerciaux, les grandes surfaces et plusieurs échoppes aurait pris les devants et d'ores et déjà décidé de ne rester rideau baissé dans l'après-midi de ce vendredi.
Evidemment, certains veulent jouer la carte de l'apaisement. "Les exemples syriens et libyens sont couramment cités pour dissuader les Algériens de sortir dans la rue", écrit le site d'information Tout sur l'Algérie (TSA). Ce dernier cite des "publications sur les réseaux sociaux (qui) mettent en avant des photomontages de villes libyennes et syriennes avant et après les guerres civiles qui les ont ravagées après le déclenchement de ce qui est appelé printemps arabe".
Toujours selon TSA, "les auteurs de ces messages ne manquent pas d’expliquer que «Les Syriens (ou Libyens) sont sortis pour manifester pacifiquement et ne sont plus rentrés chez eux depuis»".
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En ce moment, les autorités algériennes ont les nerfs tendus, mais elles font tout pour éviter de céder à la panique, ce qui ne fera qu'envenimer la situation.
C'est pourquoi des rumeurs de coupure du réseau Internet ont été vite démenties, et les forces de sécurité et de défense, qui sont actuellement en état d'alerte, ne sont intervenues ni à Kenchela, dans les Aurès, ni à Annaba, au Nord-Est de l'Agérie, quand les portraits de Bouteflika ont été arrachés et piétinés.