RDC: flambée des prix, le ministre de l'Economie déchu après un vote des députés

Jean-Marie Kalumba, ministre de l'Economie de la RDC.

Jean-Marie Kalumba, ministre de l'Economie de la RDC.. DR

Le 31/03/2022 à 17h13

Les députés congolais, reprochant au ministre de l'Economie de ne pas avoir stoppé la flambée des prix, ont voté pour sa destitution, ce qui traduit le "manque de confiance" envers l’exécutif, analyse jeudi un élu, au lendemain du vote.

Visé par une motion de défiance, le ministre Jean-Marie Kalumba s'était rendu mercredi au parlement pour se justifier devant les députés nationaux de la hausse des prix des produits de première nécessité observée en République démocratique du Congo bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Depuis plusieurs semaines, les prix des farines de maïs et de manioc, du riz, du sucre, de l'huile, du poulet, ne cessent de grimper.

Kalumba était également appelé à s'expliquer sur le flou entourant l'importation de poissons chinchards de Namibie. En septembre, l'exécutif avait indiqué avoir payé à la Namibie environ 5,8 millions de dollars pour la pêche et l'acquisition de 27.000 tonnes de poissons afin de stabiliser le prix de ce produit sur les marchés de la capitale principalement.

Après la présentation de la motion de défiance par son auteur (un député de la majorité), les réponses du ministre Kalumba et le débat général, le président de l'Assemblée nationale Christophe Mboso a appelé au vote.

Sur les 368 députés présents, 277 ont voté pour la déchéance de Kalumba, 79 ont voté contre et 12 se sont abstenus, a indiqué mercredi soir le service de communication de l'Assemblée nationale.

Selon la loi, le ministre déchu doit remettre sa démission au Premier ministre, explique à l'AFP le député de la majorité Juvénal Munubo, ce qui n'était pas encore fait jeudi.

En RDC, la déchéance d'un membre du gouvernement par les parlementaires (députés ou sénateurs) est rarissime.

Le vote contre Kalumba "traduit le manque de confiance des députés envers le gouvernement", estime Munubo. "A une année des élections, les députés pensent à leur réélection" et sanctionnent les membres du gouvernement qui "ne répondent pas aux intérêts du peuple", ajoute cet élu.

Les élections présidentielle et législatives sont censées se tenir fin 2023 en RDC.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 31/03/2022 à 17h13