Depuis quelques années, des femmes congolaises tendent à abandonner les cheveux artificiels (extension, défrisage ou perruques) au profit de leur chevelure naturelle, dont l'activiste afro-américaine Angela Davis avait fait un symbole du "black power" dans les années 70 aux Etats-Unis.
A Kinshasa en 2018, c'est le cas de Charlotte, 26 ans, étudiante en économie à la très sélecte université catholique du Congo (UCC): "A l'entrée du campus, les gardiens m'ont dit : on n'entre pas avec ce genre de coiffure ici", a-t-elle déclaré à l'AFP.
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"J'ai cherché à comprendre le pourquoi de cette interdiction. Pour eux, mes cheveux étaient en désordre et on m'a demandé de bien les peigner. J'étais obligée de changer de coiffure. C'est pourquoi je me suis plainte sur ma page" Facebook, raconte-t-elle.
Son post avec ses cheveux touffus a été largement partagé sur le réseau social Twitter. "Scandaleux ! (Il) faut faire quelque chose", écrit sur son compte Jean-Mobert Senga, du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).
Un autre internaute moins tendre lance une critique au vitriol: "la minable Université catholique de Kinshasa ne figure même pas dans le classement des 200 meilleures universités d'Afrique en 2018, mais se distingue dans les broutilles".
L'UCC "ne s’oppose ni n'interdit les cheveux naturels africains" mais "exige que les cheveux soient peignés, c'est une exigence de propreté et de décence publique", a expliqué le professeur Jean Onaotsho, secrétaire général académique de cette institution, interrogé par l'AFP.
"Nous devons préserver les mœurs africaines dans cette société congolaise qui en a réellement besoin", a-t-il répondu à l'AFP.
Université de renom en RDC, l'UCC est réputée être une institution élitiste. "Selon le règlement de l'Université, on n'a pas le droit de venir au cours sans se coiffer, mais avec mes cheveux naturels, on a l'impression qu'ils ne sont pas bien peignés", selon Charlotte.