C’est ce qui ressort du rapport 2017 de l’ONG Freedom house. Celui-ci a passé en revue 195 pays et 14 territoires qui ont été classés en trois catégories en matière de liberté: «libres», «partiellement libres» et «non libres». Il s’agit d’un classement considéré comme étant un véritable baromètre du degré de respect des libertés et des droits de l’Homme dans le monde.
54 pays du continent africain ont été scrutés à la loupe par l’ONG américaine. Or, il ressort de cette étude menée tout au long de l’année écoulée que seuls 10 pays du continent sont considérés comme «libres», alors que 21 entrent dans la catégorie «partiellement libres» et que 23 sont qualifiés de «non libres».
L’Algérie classée pays "non libre" par Freedom House
Il faut souligner qu’en 2016, plusieurs pays africains ont fait face à des épreuves critiques avec des élections émaillées de violences, de manifestations populaires ou de flambées de violences politiques. C’est le cas de l’Ethiopie avec les protestations des Oromos sur les droits éthiques, fonciers et à propos de leur marginalisation politique. La répression a fait des centaines de morts de cette communauté, l’une des deux plus importantes du pays. De même, en République démocratique du Congo (RDC), le président Joseph Kabila a manœuvré pour rester au pouvoir après la fin de son second mandat en décembre 2016 réprimant avec violence l’opposition. Au Zimbabwe, la population est de plus en plus frustrée par un gouvernement inapte et corrompu et une crise économique aigue. Une situation à l’origine des mécontentements populaires et des mouvements sociaux de protestations.
Reste que tout n’est pas sombre en matière de liberté en Afrique. Le Ghana a une fois de plus prouvé qu'il constitue une des démocraties les plus stables du continent avec une alternance pacifique lors des dernières élections présidentielles de décembre dernier.
Ainsi, globalement, les libertés ont enregistré des reculs au niveau du continent. Une situation qui ressort clairement dans le rapport de Freedom House.
Rappelons que Freedom House établit son classement en se basant sur le degré de liberté des individus dans les pays étudiés sur la base de 25 indicateurs dont 10 en matière de «Droits politiques» et 15 indicateurs pour les «Libertés civiles».
Les questions relatives aux droits politiques sont regroupées en trois sous-catégories: processus électoral (3 questions), pluralisme politique et participation (4 questions) et fonctionnement du gouvernement (3 questions). Quant aux questions relatives aux libertés civiles, elles sont regroupées en quatre sous-ensembles: liberté d’expression et de croyance (4 questions), droit associatif et organisationnel (3 questions), état de droits (4 questions) et enfin autonomie personnelle et droits individuels (4 questions). Et pour chaque indicateur, une note allant de 0 à 4 est attribuée à chaque pays.
Ethiopie: 50 tués lors des manifestations du week-end
En plus, les niveaux du respect des droits de l’Homme et des libertés civiles sont notés pour chaque pays avec des notes allant de 1 à 7, sachant que 1 constitue la meilleure note alors que 7 représente la pire que puisse obtenir un pays.
Partant de tous ces critères, le classement de Freedom House nous permet de lister les tops et les flops des pays africains en matière de respect des libertés et des droits de l’Homme.
Dans ce classement, on note que les pays qui enregistrent les meilleures performances économiques (Ethiopie, Rwanda, Côte d’Ivoire, etc.), ne figurent pas parmi les plus «libres» du continent.
Zimbabwe: la Haute cour juge légale l'interdiction des manifestations anti-Mugabe
Autre élément d'information, certains pays obtiennent des notes proches de celles des pays occidentaux. C’est le cas du Cap-Vert et de l'île Maurice qui ont presque la même note que la France.
Enfin, le top 3 mondial en matière de liberté est occupé par la Suède, la Finlande et la Norvège qui obtiennent chacune une note de 100/100. Quant au top 3 des flops du monde, il s'agit de la Syrie (-1/100), de l’Erythrée (3/100) et de la Corée du Nord (3/100).
