Un scandale est en train d’éclater au Sénégal suite à la publication d’un communiqué du Parlement européen qui fait savoir qu’un accord signé entre le Sénégal et l’UE permettra à 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers d’Espagne, du Portugal et de France de pêcher 10.000 tonnes de poissons par an dans les eaux sénégalaises.
Les négociations ont débuté le 19 juillet 2019, mais le nouveau contrat qui vient d’être approuvé par le Parlement européen était en application depuis le 18 novembre, date de la fin du premier contrat signé en novembre 2014.
La valeur totale du protocole est estimée à 15,25 millions d'euros (10 milliards de FCFA), soit 3,05 millions euros par an (2 milliards de FCFA). Cet argent est la contrepartie versée au Sénégal et sera réparti entre le droit d’accès aux eaux sénégalaises et les redevances dues par les armateurs au titre des autorisations de pêche.
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Mais l’accès aux eaux sénégalaises à ces navires européens ne se fera pas sans surveillance. Il est même prévu des sanctions pécuniaires en cas de non-respect du volume de captures autorisées. À cet effet, il a été stipulé à l’alinéa 6 de l’article 4 de l'accord que «si la quantité annuelle des captures des espèces hautement migratoires effectuées par les navires de pêche de l’Union européenne dans les eaux sénégalaises dépasse le tonnage de référence annuel (…), le montant total de la contrepartie financière annuelle est augmenté de 45 euros pour chaque tonne supplémentaire capturée».
Les navires de pêche de l’Union européenne autorisés à exercer leur activité dans le cadre du présent protocole sont tenus de respecter le repos biologique des espèces selon la législation sénégalaise.
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Par ailleurs, il est attendu des armateurs des navires de pêche de l’Union européenne dans le cadre de cet accord d’employer des ressortissants des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Ainsi, 25% des marins embarqués pendant la campagne de pêche thonière dans la zone de pêche sénégalaise seront d’origine sénégalaise ou éventuellement d’un pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique, Ndlr); alors qu’ils seront 30% pour la flotte des canneurs. «Pour la flotte des chalutiers de pêche démersale profonde, 25% au moins des marins embarqués pendant la campagne de pêche dans la zone sénégalaise seront d'origine sénégalaise ou éventuellement d’un pays ACP», ajoute le protocole.
Mais il n'est pas certain que ces termes calment la colère des acteurs sénégalais de la pêche. Dans des sorties relayées par la presse, ceux-ci ont dénoncé la présence excessive des navires étrangers sur les côtes sénégalaises et les accusent de provoquer le départ de centaines de pêcheurs qui migrent clandestinement vers les îles Canaries d’où malheureusement, ils ne sont pas les bienvenus.
Au Sénégal cette nouvelle tombe comme une bombe et les internautes s’acharnent sur «ce régime de prédateurs».