Sénégal: la justice s’en prend à un juge qui a défendu les droits de Karim Wade

Karim Wade, fils de l'ancien président Addoulaye Wade

Karim Wade, fils de l'ancien président Addoulaye Wade. DR/

Le 29/07/2018 à 08h18

Yaya Amadou Dia est convoqué par l’Inspection générale de l’administration de la justice. Cet ancien juge de la Cour de répression de l’enrichissement illicite doit répondre de ses propos sur l’affaire Karim Wade.

L’ancien juge de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), Yaya Amadou Dia est convoqué à l’Inspection générale de l’administration de la justice (IGAJ). Sa convocation fait suite à sa lettre publiée dans la presse, le 17 juillet dernier. Dans cette correspondance, le juge Yaya Amadou Dia s’était prononcé en faveur de la recevabilité de la candidature de Karim Wade aux élections présidentielles du 24 février 2019. Pour ces propos qui jettent le discrédit sur une décision de justice, l’ancien juge de la CREI encoure des «mesures disciplinaires», révèle la Rfm.

Pour rappel, le juge Yaya Amadou Dia, assesseur à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), au moment du procès de l’ancien Président de la république, Abdoulaye Wade, avait démissionné en pleine audience. Ancien président du tribunal régional de Tambacounda, il fut nommé, le 28 mars 2015, conseiller à la Cour d’appel de Ziguinchor, une juridiction qui n’existait pas à l’époque. Cette décision prise à l’occasion d’une réunion du Conseil supérieur de la Magistrature, présidé par Macky Sall, était certainement une manière de le sanctionner pour avoir claqué la porte de la CREI.

Yaya Amadou Dia sera auditionné dans le cadre d’une enquête disciplinaire lancée par l’Inspection générale de l’administration de la Justice. Il pourrait être traduit devant la chambre disciplinaire de la Cour suprême pour avoir violé son obligation de réserve et de n’avoir pas respecté le statut des magistrats et risque la radiation. Cette convocation du juge Dia remet sur la table, la question de l’indépendance, tant demandée par les citoyens sénégalais, du Pouvoir judiciaire par rapport à l’Exécutif

 

 

 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 29/07/2018 à 08h18