La déflagration produite par l'annonce de la contamination du président Abdelmadjid Tebboune a permis de mettre au jour l'ampleur du désastre algérien concernant le niveau d'infection au Covid-19. Et si la résidence présidentielle d'El Mouradia n'est pas épargnée, il ne fallait pas s'attendre à ce que la prison d'El Harrach le soit. Dans ce lieu séjournent plusieurs anciens caciques du régime, la presse vient d'annoncer des contaminations chez un certain nombre d'entre eux.
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Ainsi, le quotidien Le Soir d'Alger, dans sa livraison de ce 3 novembre, indique qu'ont été signalés "cinq cas actuellement confinés à l’infirmerie du pénitencier d’El-Harrach", parmi lesquels figurent deux anciens ministres. Il s'agit de Djamel Ould Abbès et Mohamed Ghazi qui furent respectivement ministre de la Santé et ministre du Travail sous le régime Bouteflika. Le premier avait été par ailleurs à la tête du Front de libération nationale (FLN), l'ancien parti unique, mais aussi avant sa disgrâce, vice-président de la chambre basse du Parlement.
Me Farouk Ksentini, l'avocat de Djamel Ould Abbès a confirmé la contamination de son client, ajoutant: "Elle ne m'étonne pas outre mesure, car les prisons sont des espaces clos qui favorisent une circulation rapide du virus, surtout en ces moments où l’on observe une nette augmentation des cas un peu partout".
Evidemment, c'est l'occasion pour l'avocat, qui fut conseiller d'Abdelaziz Bouteflika, de profiter de cette infection pour invoquer la clémence de la justice envers son client qui souffre de maladie chronique. C'est mal connaître le régime, puisque les malades en question ont bel et bien été transférés à l'hôpital Mustapha d'Alger, mais après les avoir auscultés, les médecins ayant jugé leur état de santé pas si préoccupant, ils ont été renvoyés en prison.
Visiblement, ils n'auront pas la même chance que le président Abdelmadjid Tebboune qui lui, gravement atteint par le Covid-19, a été transféré en Allemagne pour, selon la version officielle, y subir des "examens médicaux approfondis".
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Le journal rappelle, en outre, que ce n'est pas la première fois que la pandémie fait son entrée en prison. En juillet dernier, plusieurs ex-dignitaires du régime qui sont actuellement en prison avaient été contaminés. C'était le cas de Ahmed Ouyahia, ancien Premier ministre, d'Amara Benyounès, ex-ministre de l'Industrie, mais également des Afffaires environnementales et de Youcef Yousfi, dont le passage à la tête du département de l'Industrie a laissé des traces.
Cette première vague avait fait au moins deux victimes connues, en l'occurrence Moussa Benhamadi, ancien ministre des Technologies de l'information et de la communication et Ali Lakhdari, ancien collaborateur de Djamel Ould Abbès.
Pour le moment, les proches des anciens caciques du régime, désormais tombés en disgrâce, croisent les doigts.