Les journalistes congolais sont furieux contre l'un de leurs collègues qu'ils accusent d'avoir aidé les services secrets du pays à arrêter le journaliste Yves Buya. Dans un communiqué diffusé le jeudi 2 juin, ils exigent même la radiation du présumé coupable. «Nous, Journalistes membres du RAJEC et sociétaires de l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC), écrivent-ils, avons appris avec consternation, l'enlèvement le vendredi 27 mai 2022 du Journaliste Yves Buya, par les agents des services de renseignements en complicité avec le Journaliste Israël Mutombo».
Et d'ajouter: «Nous sommes étonnés que celui qui prétend être journaliste pactise au grand jour avec les services d'intelligence pour pourrir la vie à un confrère dans le but de lui nuire et de porter atteinte à sa vie. Avec la dernière énergie, nous réprouvons cette grave dérive et vilaine pratique qu'utilise ce Monsieur pour jeter les journalistes dans la gueule du loup».
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Par ailleurs, les journalistes congolais considèrent qu'«en prétextant une plainte devant les juridictions de droit commun à charge de BUYA pour le faire cueillir par des agents des services de sécurité, sieur Israël Mutombo s'est comporté tel un loup qui rentre dans sa case pour en dévorer la confrérie. Plus grave, le donneur de leçon viole quotidiennement l'éthique et la déontologie, se comportant en intouchable, et se bombant le torse d'avoir des parapluies politiques puissants recrutés dans l'actuel pouvoir. Combien de fois a-t-il été convoqué pour ses dérives répétées, ses fautes professionnelles et la diffamation quotidienne à la commission de discipline? L'affaire "Nyei" où il a dénigré une haute personnalité politique du pays est une preuve éloquente de la violation grave de l'éthique du désormais allié des bourreaux de la presse.»
Les auteurs du communiqué affirment donc s'insurger contre cette infiltration dans la corporation et exigent du Comité directeur de l'UNPC de prendre, sous 48 heures à dater du jeudi 2 juin, «la décision portant radiation de cet intrus, qui n'a pas sa place parmi nous». Il exigent également que «l'audience, le jour de la comparution de Mutombo, soit publique pour permettre à la corporation déjà scandalisée de constater le manque de solidarité d'un prétendu confrère».
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Toujours selon eux, l'arrestation d'Yves Buya n'est que le début d'une série. «D'autres journalistes sont sur la liste rouge des prédateurs de la presse qui sont déterminés à bâillonner totalement la liberté de la presse. A haute voix, nous n'avons pas peur et nous n'aurions pas peur du tout, de dire la vérité, moins encore de donner la vraie information au peuple congolais. Retenez que ni la peur, ni les arrestations, ne peuvent nous empêcher d'accomplir ce que nous considérons comme le plus important de nos devoirs professionnels et civiques à savoir la protection du droit à l'information ainsi que la liberté d'expression et d'opinion, fondement de notre Constitution», conluent-ils.