Côte d’Ivoire: des «Gilets Orange» bientôt dans la rue pour dénoncer «les injustices sociales»

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Le 12/12/2018 à 17h47, mis à jour le 12/12/2018 à 17h48

Un groupe d’organisations de la société civile annoncent une grande marche de «gilets orange» le 19 décembre prochain à Abidjan. Ce mouvement, qui s’inspire de celui des «gilets jaunes» en France, espère avoir le soutien des Ivoiriens «fatigués de souffrir en silence».

Si, en France, les gilets sont jaunes, en Côte d'Ivoire, ils sont orange. Mercredi 19 décembre prochain, une association de la société civile, l’ARDH (Action pour la Restauration et la Dignité Humaine), appelle les Ivoiriens à battre le pavé pour dénoncer «les injustices sociales en Côte d’Ivoire».

Un bout de phrase qui concentre un chapelet de revendications sociales par lesquelles ce groupe, encore peu connu des Ivoiriens, entend ratisser large.

«Nous avons décidé de ne plus souffrir en silence. Il faut que cette marche puisse déclencher un changement par rapport aux injustices que nous subissons (…). Il faut que les gens se lèvent», a expliqué Pulchérie Gbalet, président de l’association, au cours d’une conférence de presse ce 11 décembre. 

Au nombre des «injustices» mises en avant, «l’expropriation des terres» en milieu urbain et dans les zones rurales, ainsi que «les graves violations des droits de l’homme».

Mais plus encore, l’association veut dénoncer ce qu’elle qualifie d’«abus de certaines entreprises», notamment le non-respect du seuil défini pour le Smig par de nombreux employeurs.

L'association reprend également à son compte les revendications des victimes des sociétés d’agrobusiness, une vaste escroquerie qui a touché des dizaines de milliers d’Ivoiriens.

Les «Gilets Orange» qui se revendique du soutien de plusieurs syndicats de fonctionnaires, d’organisations de défense des personnes impactés par ces différentes situations, entend ainsi réussir un grand coup.

Ils espèrent en particulier surfer sur une situation sociale marquée par la déception de certains Ivoiriens, en colère face à une «croissance qui se mange pas» et la reprise des revendications salariales dans l’administration.

Ce mouvement pourrait également profiter d'une conjoncture politique particulière, alors que l’opposition ressert ses rangs à l’approche de la présidentielle de 2020.

Il reste à voir ce que donnera cette mobilisation, le jour J, dans un pays où la société civile n’a jamais pu rassembler autour de causes sociales ou politiques.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 12/12/2018 à 17h47, mis à jour le 12/12/2018 à 17h48