Il faut être financièrement aisé pour pouvoir faire son marché au centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville (Capal) conçu pourtant pour alléger la bourse des ménages. Devant les étals, les clients constatent avec effroi des prix qui oscillent entre 3.000 et 3.500 francs CFA le kilogramme de poisson contre 2.000 francs, il y a encore moins de deux ans.
L’inflation aidant, les tarifs actuels représentent une fortune pour Selena Mengue, exacerbée par la flambée des prix: «J’ai 10.000 francs pour faire mes courses! Que voulez-vous que j’achète avec ça?» se désole-t-elle.
Selon plusieurs témoignages, cette hausse des prix du poisson s’explique par la rétention des produits de la pêche par certains revendeurs. Mais les commerçants, comme Josiane, se défendent d’en être responsables. «Ça dépend des espèces et des des périodes. En ce moment, c’est la période du poisson rouge, par contre d’autres espèces se font rares. Ce ne sont pas les commerçants qui stockent le poisson.», a-t-elle expliqué.
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Selon un des pêcheurs rencontrés sur place, ils font de leur mieux pour approvisionner les marchés de Libreville et maintiennent que ce sont les revendeuses du centre qui provoquent les pénuries. «Elles ont le monopole de l’activité. Elles stockent le poisson dans des congélateurs pour le revendre ensuite plus cher», accuse Charlot Konan, pêcheur au Centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville.
Un avis qui tranche avec celui de la responsable du centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville. «Les pénuries sont dues au fait que certains débarquements sont commercialisés ailleurs qu’à Libreville. Le Capal étant soumis à une mercuriale, les pêcheurs préfèrent aller débarquer ailleurs où ils peuvent faire de plus gros bénéfice», témoigne Olga Bouanga, responsable du Capal.
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Fruit de la coopération nippo-gabonaise, le Capal vise objectifs suivants: infrastructures modernes, services adaptés, amélioration des conditions de travail, amélioration de la qualité des produits de la pêche et enfin concentrer les débarquements pour un meilleur suivi de la production nationale.