Des ministres des Affaires étrangères et de Justice de cinq pays de la Cedeao et d’autres responsables de l’organisation se sont réunis la semaine dernière à Accra, au Ghana, selon les médias ghanéens ghanaweb.com et myjoyonline.com, pour discuter des exigences juridiques et institutionnelles de l’adhésion des Etats non membre au Traité de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Il s’agit des demandes d’adhésion du Maroc, de la Tunisie et de la Mauritanie.
Le Maroc a demandé, en 2017, l’adhésion en tant que membre à part entière à la Cedeao, tandis que la Mauritanie souhaite bénéficier du statut de membre associé alors que la Tunisie postule pour le statut d’observateur.
Seulement, depuis trois ans, les dossiers sont en suspens au niveau de la Cedeao du fait qu'il fallait finaliser des études d'impacts de ces adhésions et faire face aux réticences de certains milieux d'affaires de plusieurs pays dont particulièrement ceux du Nigéria.
Toutefois, la situation semble évoluer depuis quelques temps avec le lancement de la Zlecaf et les enjeux au niveau de la région
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Revenant sur ces demandes adhésion, Shirley Ayorkor Botchwey, ministre des Affaires étrangères du Ghana, a expliqué que "l’observation attentive de la Cedeao, du marché unique que la région offrait et de son attractivité pour le commerce et les investissements, y compris le fait que sa population soit jeune et de plus en plus formée, étaient certainement quelques-unes des raisons du grand intérêt pour la sous-région".
La ministre a souligné qu’au cours de ces trois jours, la réunion multisectorielle d’experts a examiné les conclusions de l’étude avant que celles-ci ne soient soumises aux ministres du Comité des cinq Etats membres pour approbation en charge du dossier. Et une fois approuvée, la décision est envoyée aux chefs d’Etat de la Cedeao qui devront prendre la décision finale quant à l’adhésion des trois pays au Traité de la Communauté.
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Ainsi, la réunion a permis aux ministres du Comité des cinq Etats membres de la plate-forme -Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Togo et Nigéria- de délibérer sur les conclusions de l’étude sur l’adhésion des Etats tiers au Traité de la Cedeao.
Partant, "Nous devons saisir cette opportunité, guidés par les principes de complémentarité et nos valeurs communes pour tirer parti de ces intérêts au profit des citoyens de la Communauté", a ajouté la ministre.
Ce faisant, elle a exprimé l’espoir que la réunion d’Accra permette d’apporter une réponse claire aux demandes d’adhésion des pays tiers au Traité de la Cedeao.
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Pour sa part, Godfred Dame, ministre ghanéen de la Justice, a révélé l’absence de textes juridiques au sein du Traité révisé de la Cedeao et des Protocoles additionnels traitant l’objet de l’adhésion de nouveaux pays à la Communauté. "Notre Communauté économique manque de textes juridiques, de normes ou de procédures spécifiques régissant la situation, qui jusqu’alors était nouvelle pour elle. Il est donc urgent de combler la lacune", ajoute t-il, en expliquant au passage que la candidature du Maroc avait été approuvée en principe lors du sommet des chefs d’Etat de la Cedeao en juin 2017, mais que la situation est restée en l’état depuis cette date.
En tout état de cause, le Comité des cinq Etats membres pour approbation des adhésions a délibéré sur les adhésions des trois pays: Maroc, Mauritanie et Tunisie. Leurs décisions ont été notifiées aux chefs d’Etat des cinq pays représentés au sein du Comité qui doivent apporter des réponses aux exigences juridiques et institutionnelles de l’adhésion des pays tiers à la Cedeao.
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Une chose est sure, plusieurs facteurs font aujourd’hui que les réticences aux nouvelles adhésions à la Cedeao n’ont plus de raison d’être.
A titre d’exemple, l’adhésion du Maroc à la Cedeao permettra à la région d’atteindre une dimension économique supérieure avec deux pays dans le Top 5 des plus grandes puissances économiques du continent -le Nigéria au 1e rang et le Maroc au 5e rang- au sein d’une même organisation.
En outre, la principale crainte des hommes d’affaires de la région ouest-africaine n’a plus lieu d’être sachant qu’avec la mise en place de la Zlecaf –Zone de libre-échange continentale africaine-, le Maroc n’aura plus besoin d’adhérer à la Cedeao pour bénéficier de l’accès à ce marché de 350 millions de consommateur. La Zlecaf va ouvrir les frontières africaines aux marchandises Made in Africa sans droits de douane.
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Par ailleurs, le Nigéria qui était considéré comme le principal obstacle à cette adhésion marocaine devrait atténuer sa position. En plus de l’effet Zlecaf qui l'obligera de s’ouvrir aux produits africains, la première puissance économique africaine s’est allié avec le Maroc pour le projet du gazoduc Cedeao-Maroc-Europe. Un projet qui est dernièrement devenu un projet Cedeao. Du coup, l’adhésion du Maroc à cet ensemble devient encore plus stratégique.
En conséquence, aucun obstacle majeur ne devrait subsister en tenant compte des éléments cités. Et pris globalement, l’adhésion des pays maghrébins à la Cedeao, l’une des régions les plus intégrées du continent, ne pourrait qu’accélérer l’intégration africaine qui est l’objectif final de l’Union africaine.
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Reste à savoir si les pays de la région sont prêts à rejoindre cet ensemble où la libre circulation des biens et des personnes est déjà un acquis depuis des années et qui aspire à plus d’intégration et qui compte disposer une monnaie unique dans un avenir très proche.