Profitant de la prochaine visite à Nouakchott d’une mission de haut niveau du Bureau international du travail (BIT), la Confédération syndicale internationale (CSI), demande aux autorités mauritaniennes de lever le contrôle judiciaire et d'arrêter immédiatement les poursuites contre deux responsables syndicaux, à travers une déclaration rendue publique vendredi soir 1er décembre.
Ces leaders syndicaux sont Samory Ould Béye, secrétaire général de la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) et Abdallahi Ould Mohamed Nahah, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CLTM).
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Ils sont poursuivis pour «présomption de corruption» dans le cadre d’une information ouverte le 1er septembre dernier et liée au dossier impliquant Mohamed Ould Bouamatou, un banquier mauritanien réfugié au Maroc depuis plusieurs années, et 13 sénateurs qui ont voté contre un projet de révision constitutionnelle visant la suppression de cette chambre le 17 mars 2017 et la modification des symboles de l'État mauritanien (drapeau et hymne national).
La mesure de contrôle judiciaire de ces syndicalistes, visant également des acteurs des médias, a été reconduite le 3 novembre dernier, pour une période de 2 mois.
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Cette prorogation est motivée, selon la CSI, par «les dispositions de la loi 2016/014 relative à la lutte contre la corruption. Mais la décision ne mentionne aucun élément de nature à établir la culpabilité des personnalités mises en cause. Nous constatons dès lors qu’il s’agit d’une démarche fondée sur des allégations fausses et en contradiction avec les principes de la liberté syndicale garantis par la convention numéro 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui a été ratifiée par la Mauritanie».
La déclaration rappelle qu’une mission de haut niveau du BIT est prévue en Mauritanie au début de l’année prochaine et «qu’elle doit se dérouler dans un contexte exempt de toute intimidation et harcèlement à l’encontre des représentants légitimes des travailleurs du pays».
Enfin, la CSI informe «suivre de près l’évolution de la situation judiciaire» des leaders de la CLTM et de la CGTM et «n’hésitera pas à interpeller les institutions internationales sur le cas de la Mauritanie, si aucune solution n’est trouvée».