Ce grand oral devant les députés a permis au chef du gouvernement d’aborder le dossier de la décennie de gouvernance de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, de 2008 à 2019, et actuellement sous le coup de poursuites judiciaires pour des faits présumés de corruption à grande échelle.
Dans cette affaire judiciaire, dont «les relents politiques» sont mis en avant par l’entourage de l’ex-chef de l’Etat, le gouvernement entend respecter pleinement, le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice. Ce dossier très médiatisé en est encore au stade de l'enquête préliminaire conduite par la police chargée de la répression des infractions à caractère économique et financier.
Dans sa Déclaration de politique générale, Bilal a évoqué «le dossier de l’enquête préliminaire» disant «qu’il y a lieu de préciser, ici, devant la représentation nationale, que le gouvernement, s’engage, comme du reste notre constitution l’y oblige, à respecter scrupuleusement le principe de la séparation des pouvoirs.
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Aussi, s’abstiendra-t-il de toute immixtion dans la procédure judiciaire relative à ce dossier, avec également l’engagement, conformément à son devoir, d’appliquer toutes les décisions et jugements éventuels, qui seraient rendus par les juridictions compétentes, quels qu’ils soient.
En effet, c’est à ce prix seulement que «notre pays pourrait se prévaloir du statut d’Etat de droit, sans lequel, rien de durable ni de fiable ne peut être entrepris, au double plan économique et social», a-t-il affirmé devant les députés.
Par ailleurs, le gouvernement prendra en compte les recommandations de la Commission Parlementaire (CEP), sur la base du rapport de laquelle la justice a été saisie des faits de corruption présumée pendant la décennie des deux mandats effectués par Mohamed ould Abdel Aziz, concernant «des réformes de la gouvernance publique pour garantir davantage de transparence» dans la gestion des affaires du pays.
Cette annonce du premier Ministre, Mohamed ould Bilal, colle parfaitement à des propos tenus par le président Mohamed Cheikh El Ghazouani, le 12 mars dernier, et suivant lesquels le pouvoir exécutif «qui a pleinement respecté l’indépendance des députés dans le cadre du travail de la Commission d’enquête parlementaire (CEP), observera la même attitude vis-à-vis de la justice, qui est également une institution indépendante».
Le rapport de la CEP, de plusieurs centaines de pages, porte sur l’attribution «irrégulière» de 109 marchés publics dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, la gestion du Fonds national de revenu des hydrocarbures (FNRH), une concession portuaire, un contrat de pêche, la gestion de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), l'attribution de terrains à Nouakchott ou encore la liquidation d’entreprises publiques.