C'est désormais en ordre dispersé que les étudiants ont décidé de poursuivre leurs revendications. Ceux de Dakar lèvent leur mot d'ordre de grève, alors que les pensionnaires de l'université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis refusent catégoriquement. Les Dakarois ont été convaincus par les mesures annoncées par le chef de l'Etat, Macky Sall, qu'il ont rencontré il y a quatre jours.
De 18.000 francs CFA, la demi-bourse passe à 20.000 francs CFA tandis que la bourse entière qui était de 36.000 francs est portée à 40.000 francs CFA. Et avec la réduction du prix des tickets de repas dans les campus universitaires, le petit-déjeuner qui coûtait 75 francs revient maintenant à 50 francs et le déjeuner qui était de 150 francs ne coûte désormais que 50 francs.
Par ces mesures améliorant les conditions de vie et d’études des étudiants, le chef de l’Etat veut résoudre la crise qui sévit en milieu universitaire depuis le 15 mai 2018.
Il espère appeler à l'apaisement les étudiants qui réclament justice pour le meurtre par la gendarmerie, de leur camarade de l’UGB, Mouhamadou Fallou Sène, avec le départ des ministres de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, de l’Intérieur, Aly Ngouy Ndiaye et de l’Economie, Amadou Bâ.
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Mais ces mesures ne satisfont ni l’Amicale des étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie (FMPO) ni la Coordination des écoles et instituts qui se disent être les seuls habilités à parler au nom des étudiants de l’UCAD.
Selon Aïda Thiao, présidente de l’Amicale des étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie (FMPO), «ceux (les étudiants) qui ont été reçus au Palais ne sont pas représentants légaux de l’UCAD. Ce sont des listes qui n’ont même pas fait d’élections pour prétendre parler en leur nom».
«Nous avons bloqué les activités pédagogiques au niveau de la FMPO pour réclamer une justice pour la mort de Fallou Sène et non pas pour aller au Palais et présenter une plateforme revendicative. Nous voulons que le chef de l’Etat situe les responsabilités de sa mort et fasse de sorte que cela n’arrive plus aux étudiants d’être tués», a-t-elle précisé.
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Convoquant l’histoire, elle est aussi revenue sur le meurtre, en 2014, de leur camarade Bassirou Faye. «En 2014, on avait assassiné notre camarade et jusqu’à présent les véritables responsables de cette mort ne sont pas punis», a-t-elle dénoncé.
«L’Amicale des étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie (FMPO) n’a pas rangé la mort de Fallou Sène dans des tiroirs ni de ceux qui ont précédés», a-t-elle conclu.
Aujourd'hui encore, à l'université de Saint-Louis, les cours n'ont pas repris et leur plateforme revendicative n'a pas varié. Cependant, en recevant quelques étudiants au Palais de la République, Macky Sall a quand même réussi à diviser un mouvement qui tirait sa force de son caractère national.