Sénégal. Dépénalisation de l’homosexualité: le Sénégal dit non aux Nations Unies

DR

Le 08/11/2018 à 10h52, mis à jour le 08/11/2018 à 10h55

Le Sénégal n’est pas prêt de dépénaliser l’homosexualité, malgré son engagement pour la défense des droits de l’Homme. Une délégation gouvernementale,conduite par le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, l’a fait savoir au Groupe de travail d’examen périodique universel des droits de l’Homme.

Malgré la pression internationale exercée sur le Sénégal, le pays n’est pas prêt de dépénaliser l’homosexualité. C’est du moins ce qui ressort de la rencontre de Genève, entre une délégation ministérielle conduite par le ministre sénégalais de la Justice, Ismaïla Madior Fall, et le groupe de travail d’examen périodique universel des droits de l’Homme des Nations-Unis, lundi dernier, le 5 novembre 2018.

Le ministre sénégalais de la Justice a, par ailleurs, renouvelé l’engagement du Sénégal pour la défense des droits de l’Homme. La dépénalisation de l’homosexualité n’est toutefois pas envisageable au Sénégal. Et cette position de l'Etat est motivée par le respect des valeurs intrinsèques de la société, qui bannit toute union entre deux personnes de même sexe.

A noter que le Sénégal se présentait pour la troisième fois devant cette commission. Au total, 112 délégations ministérielles issues de plusieurs pays ont pris part à cette rencontre durant laquelle des recommandations ont été faites pour le Sénégal.

Le Forum du justiciable apprécie la position du Sénégal

Dès l’annonce de la position de l'Etat du Sénégal, le Forum du Justiciable, principale association des droits de l'Homme au Sénégal, a publié un communiqué pour soutenir le gouvernement.

«Le Forum du Justiciable félicite et salue à la fois le courage et la position intransigeante de l’Etat du Sénégal sur la question de dépénalisation de l’homosexualité, en rejetant, lors de la présentation de son Rapport national sur la situation des droits de l’homme, devant le groupe de travail de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, qui se tient présentement à Genève, toute idée de légalisation de l’homosexualité, qui va à contre-courant de nos principes moraux, sociaux et religieux. Certes, le Sénégal demeure un pays de grande tolérance, mais aussi de conditionnement social important», lit-on sur le communiqué du Forum.

Enfin, le Forum du Justiciable invite l’Etat du Sénégal à bien prendre en compte les recommandations qui lui ont été faites par les 112 délégations qui étaient présentes à cette rencontre, pour un meilleur engagement dans la défense des droits de l’Homme.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 08/11/2018 à 10h52, mis à jour le 08/11/2018 à 10h55