C'est sans doute le sommet extraordinaire où l'expertise du Maroc est plus que requise, à cause de son ordre du jour principal: la lutte contre le terrorisme. C'est ce qui explique que Mohammadou Issoufou, en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO, a adressée une invitation au roi du Maroc, pays partenaire de l'organisation sous-régionale ouest-africaine et dont la réputation dans le domaine de la lutte anti-terroriste n'est plus à faire.
Ainsi, une délégation composée du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, et du directeur de la DGED, Mohamed Yassine Mansouri, représentera le roi Mohammed VI aux travaux de la session extraordinaire de la CEDEAO, qui se déroule aujourd'hui 14 septembre à Ouagadougou.
En attendant son élargissement en cours, la CEDEAO est pour le moment composée de 15 pays de la sous région Afrique de l’Ouest.
Cependant, outre le Maroc, le Cameroun, la Mauritanie et le Tchad participent à la réunion d'aujourd'hui. A cette occasion, le nouveau président mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, investi le 1er août dernier, effectue son premier voyage hors de son pays.
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La Mauritanie et le Tchad sont des pays faisant partie du G5 Sahel, il est, par conséquent, naturel qu'ils soient conviés à cette rencontre. Alors que le Cameroun, touché par Boko Haram au même titre que le Nigeria, le Niger et le Tchad, devait être présent.
Si le Maroc est appelé à y prendre part, c'est surtout pour son rôle constant de pays contribuant à la stabilité de la vaste sous-région sahélo-saharienne.
Un rôle nettement différent de celui d'un pays comme l'Algérie qui joue plutôt au pompier pyromane. En effet, l'essentiel des groupes terroristes dans le Sahel ont soit une base arrière algérienne, soit financées par les services secrets de ce pays pour exporter leurs contradictions.
Parmi les protégés d'Alger figure notamment Iyad Ag Ghali, qui aurait pu être mis hors d'état de nuire, à plusieurs reprises, par l'armée ou les services secrets algériens, mais qui ne cesse, de nos jours, de sillonner la frontière algéro-malienne.
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Il est donc hors de question pour les sécuritaire de la CEDEAO d'impliquer Alger dans la nouvelle démarche sous-régionale de lutte contre le terrorisme.
Cette rencontre se déroule sur une toile de fond de recrudescence des attaques terroristes, notamment au Burkina Faso, dont les retombées renvoient à une comptabilité macabre.
En effet, le Burkina Faso sort à peine d’une quinzaine noire: « une vingtaine de soldats tombés au front en une journée, un camp militaire attaqué au nord juste après, une trentaine de civils tués quelques jours plus tard dans une double attaque, une douzaine de gendarmes morts à la suite d’un autre attentat».
La population du pays est en état de choc. Elle vit désormais avec la psychose des attaques terroristes qui menacent d’anéantir tous les efforts de développement. La situation exige des actions urgentes.
Interrogé par RFI, Mohamed Bazoum, ministre de l’intérieur du Niger, explique "qu’il s’agit de créer les conditions d’une plus grande mobilisation de la part des états membres de la CEDEAO, dans le combat contre le terrorisme auquel sont confrontés les pays, directement exposés à ces attaques. Il faut une plus grande mobilisation des ressources financières, avec des indications claires sur les modalités de prélèvement dans un cadre communautaire CEDEAO".
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"Il faut des ressources matérielles. Certains états sont largement équipés en avions et hélicoptères. On doit pouvoir développer une solidarité logistique et matérielle sur le terrain ».
Les états membres du G5 Sahel, organisation dédiée à la lutte contre le terrorisme et à la coordination des actions de développement, sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Dans ce nouveau contexte sécuritaire, les pays du G5 Sahel sont prêts à coopérer avec la CEDEAO au plan de l'échanges du renseignements et du partage des informations.
Après la rencontre de la capitale burkinabé sous la houlette de la CEDEAO, à l’instigation de la France et de l’Allemagne, de nombreux analystes s’interrogent sur l’avenir du G5 Sahel, organisation commune au pays de la ligne de front.
Ces états couvrent un territoire de plus de 5 millions de kilomètres carrés, avec des frontières poreuses et certaines communautés complètement exclues du développement du fait de l’absence du pouvoir central des états.
La bonne gouvernance et l’élimination de la pauvreté, constituent le lien nodal de la lutte contre le terrorisme, au-delà des actions militaires et sécuritaires.